Distrait et grave comme un fou,
Ayant mes rêves pour cortèges,
Je vais un peu je ne sais où.
Extrait de Distrait et grave comme un fou, Albert Mérat (1840 – 1909)
Distrait et grave comme un fou,
Ayant mes rêves pour cortèges,
Je vais un peu je ne sais où.
Extrait de Distrait et grave comme un fou, Albert Mérat (1840 – 1909)
Partez, partez, sans regarder qui vous regarde,
Sans nuls adieux tristes et doux,
Partez, avec le seul amour en vous
De l’étendue éclatante et hagarde.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Mais c’est ici qu’en ce moment
Commencent et finissent nos voyages
Les meilleures folies
C’est ici que nous défendons notre vie
Que nous cherchons le monde.
Voici la saison des voyages, la saison claire où l’on aime les horizons nouveaux, les vastes étendues de mer bleue où se repose l’œil, où se calme l’esprit, les vallons boisés et frais où parfois le cœur s’attendrit sans qu’on sache pourquoi, quand on s’assied, au soir tombant, sur un talus de route en velours vert et qu’on regarde, à ses pieds, un peu d’eau brune et dormante où se mire le soleil couchant au fond de l’ornière creusée par des roues de charrettes.