Je sens en toi les mêmes choses très profondes
Qu’en moi-même dormir
Et notre soif de souvenir
Boire l’écho, où nos passés se correspondent.
Extrait de Ce chapiteau barbare où des monstres se tordent, Emile Verhaeren (1855 – 1916)
Je sens en toi les mêmes choses très profondes
Qu’en moi-même dormir
Et notre soif de souvenir
Boire l’écho, où nos passés se correspondent.
Extrait de Ce chapiteau barbare où des monstres se tordent, Emile Verhaeren (1855 – 1916)
Quand soudain souvenances
Vont s’accrochant aux heures
Et quand réminiscences
M’emplissent de langueur
Je cours après mon ombre
Et nul ne sait.
Et sur le balcon où le thé
Se prend aux heures de la lune
Il n’est resté de trace, aucune,
Pas un souvenir n’est resté.
Ces débris, ces fragments, je te les énumère,
Ma mémoire trompée qui te tiens à l’affût.
Je ne veux pas parler, je ne peux plus me taire,
Ni séparer ce qui sera de ce qui fut.
N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
Extrait de Les Séparés, Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)