Je demeurais dans cette vie, mais sans y croire :
Un bail de quinze jours, quitte à déménager.
Je n’étais pas chez moi dans mon corps dérisoire ;
J’ai sous-loué mon rêve à un rêve étranger.
Étiquette : alain bosquet
L’immense plaisir d’être vivant
Tout n’est pas tellement tragique, Seigneur,
Puisqu’il y a la route sans fin où même l’exil est oublié,
Puisqu’il y a le vent si doux que même les soupirs y sont joyeux,
Puisqu’il y a tout ce qui hurle l’immense plaisir d’être vivant !
Extrait de Ne te suicide pas Seigneur, Alain Bosquet (1919 – 1998)
Je croule sous le poids de mes paroles
Des mots ! Je croule sous le poids de mes paroles.
Des mots ! des mots ont pris la place de ma chair.
Des mots ! Lequel de vous est celui qui m’immole,
Mots carnivores dont j’ai fait mon univers ?
Printemps, Alain Bosquet
Mon corps est anonyme, et mon âme ordinaire,
en ce début d’avril ; n’en souffre pas, poème ! et remercie la terre
pour son cadeau subtil.
Printemps, Alain Bosquet
C’est la fin de l’hiver.
Les poèmes fleurissent
et leurs bourgeons sont lourds.
Mon cœur devient plus simple, et je lui rends service
en parlant de l’amour